Surveiller les citoyens via leurs smartphones peut aider à contenir la pandémie de coronavirus, mais aussi coûter cher en libertés publiques et à la protection des données.
(AFP) - De la Chine à Israël, des gouvernements contrôlent les déplacements des personnes grâce à des moyens électroniques. En Europe et aux Etats-Unis, des firmes technologiques ont commencé à partager des données rendues «anonymes» pour mieux surveiller la propagation du virus.
Ces pratiques interrogent les ONG de défense des droits humains. «Les gouvernements exigent de nouveaux pouvoirs de surveillance extraordinaires pour contenir le Covid-19», constate l'une d'elles, la Electronic Frontier Foundation, dans un communiqué. Ces pouvoirs pourraient «envahir notre vie privée, réduire la liberté d'expression et peser lourdement sur les groupes vulnérables», continue-t-elle. «Les autorités doivent prouver que de telles mesures sont efficaces, scientifiques, nécessaires et proportionnées».
Hong Kong demande aux personnes arrivant de l'étranger de porter des bracelets de suivi, et Singapour a une équipe de détectives numériques pour surveiller ceux qui sont en quarantaine. En Israël, le service de sécurité intérieure (Shin Bet) a commencé à utiliser des technologies sophistiquées et des données télécoms pour pister les civils. La Chine va jusqu'à attribuer des codes couleurs aux smartphones (vert, jaune, rouge), qui déterminent où un citoyen peut aller ou pas.